Marie-France LEJEUNE

(France)



 

Présentation de l'exposition

"Scène d'images"

(27/10 au 03/12/2005)


 
 


Marie-France LEJEUNE dans son atelier - 2003

Objets Photographiques "Bancs"
Bois+Fer dimensions de chaque banc
110 cm x.140 cm x épais.2,5 cm
(2005)

De l'image à l'objet

Les "objets photographiques" de Marie-France peuvent a priori être déconcertants, déroutants,  pour le regardeur lambda. Mais, paradoxe, ils peuvent l'être également pour les photographes... En effet le travail de cette artiste s'inscrit de façon évidente dans ce que l'on nomme communément "la photographie plasticienne". Mais là encore le doute peut s'installer, et un éclairage peut sembler nécessaire, car l'on se prend parfois à rechercher où se cache la photographie! Mais où est-elle donc ?
 
 


Séquence photographique - 2005 -




Comme chacun sait la photographie tente de représenter la réalité, de façon objective ou subjective, mais quelque soit la volonté de l'artiste le résultat n'est pas, n'est jamais, la réalité. L'image obtenue est, au mieux, la trace d'une compression, d'un aplatissement de la réalité. La perspective heureusement est là, perspective qui permet à notre cerveau de transformer cette illusion de réalité en ce que l'on pense être une "réalité palpable". Or rien n'est plus virtuelle que cette pseudo réalité qui se reconstruit instantanément en prenant forme dans nos neurones. Cette reconstitution mentale est d'ailleurs si présente que l'on peut, si l'on y prend garde, la confondre avec la réalité... 
René Magritte avec "Ceci n'est pas une pipe" a fort bien énoncé, et de façon radicale, cette distance entre la réalité et sa représentation. Marie-France Lejeune avec ses "objets photographiques", en disciple de ce courant surréaliste (?), entreprend une démarche similaire en la reliant conceptuellement et matériellement avec le médium photographique. En effet que celui-ci soit présent ou pas dans les œuvres -certaines pièces ne contiennent plus d'image- il y est toujours question de "point de vue unique" spécifique à l'acte photographique. L'œuvre n'est donc plus, comme chez Magritte, la représentation picturale d'un objet, mais la création d'un simili objet ayant perdu toute fonctionnalité pour devenir, c'est une image, une illusion d'objet. En effet, comble du raffinement, Marie-France Lejeune renforce l'illusion, se rapproche encore davantage de l'objet original et fonctionnel, en intégrant dans ses œuvres les matériaux de base (bois, verre, tissu, etc.) qui le constitue réellement avec, si cela est nécessaire, une partie de l'objet sous la forme de sa représentation photographique.
 
 


Objet photographique 
"sans titre"
Bois+plastique+photographie
épaisseur : 2 cm environ




C'est ainsi qu'à partir de sept chaises photographiées sous sept différents points de vue Marie-France Lejeune a réalisé l'œuvre présentée. A partir des images photographiques obtenues et agrandies à la dimension réelle du référent, elle démonte les véritables objets, les découpe, les ré-assemble tel un  puzzle pour enfin obtenir sept objets photographiques sur lesquels il serait difficile de s'asseoir... les chaises étant devenues des illusions de chaises. Et pourtant à les voir, là, sur ce mur l'illusion est totale, la perspective réaliste. Ces chaises nous invitent à nous réunir, en cercle, à dialoguer sur la notion même de la représentation...
Illusion parfaite aussi pour ces "coffrets", apparemment entrouverts - toujours l'effet de perpective -, mais tout comme dans la série des "tiroirs", l'image est là omniprésente. Image des images mises en réserve, images mises en abîme dans l'image, elle-même en abîme dans l'objet, l'objet photographique.

Au delà d'un aspect ludique incontestable Marie-France Lejeune interroge bel et bien dans ces séries le rapport qu'entretient la photographie avec elle-même, la réalité, le volume, l'espace. Or, paradoxe intéressant, si tout s'articule autour de cette recherche photographique, on constate de visu que la photographie n'est jamais le but mais bien le moyen. Le moyen de montrer, de démontrer qu'elle ne parvient jamais qu'à restituer une illusion de réalité. Mais avec quelle pertinence, quelle force !!

R.Viallon 01/2005

Objet Photographique 
Bois+photographie
0,5m x 0,5 x épaisseur 2 cm
(2004)

Photographie
+ Objet Photographique en 
Bois+tissu

Objet Photographique
Bois+photographie+fermoir

Objet Photographique
Bois+photographie
0,5m x 0,5 x épaisseur 2 cm
(2004)

Installation des coffrets
sur le mur

Objet Photographique 
"Autoportrait 3"
Bois+photographie
0,20m x 0,20m x épaisseur 2 cm
(2003)

Objets Photographiques 
"Autoportrait en 3 actes"

Objet Photographique 
"Autoportrait 2"
Bois+photographie
0,20m x 0,20m x épaisseur 2 cm
(2003)

Photographie  1,50m x 0.50 m
(2005)
 


Photographie  1,50m x 0.50 m
(2005)

Objet Photographique
Bois+charnière+poignée
0,82m x 2,20 m x épaisseur 2 cm
(2005)

 
 
 


pour voir l'installation des oeuvres dans la galerie
 
 
 
 
 
 


Cette page de couverture du
Bloc-Notes de la MAPRA
a été à l'origine, pour Martine-
Emilie Jolly, d'une analyse
intéressante du travail de
Marie-France Lejeune

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